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"Avoir 20 ans en 2024"
La précarité étudiante n'a pas disparu, même si elle ne fait plus la Une de l'actualité. Deux ans après les files d'attente interminables qui ont choqué l'opinion, rien n'a changé !
C'est la troisième année non-stop des distributions Linkee : colis alimentaires bio et frais, variés et kits d'hygiène distribués par des bénévoles étudiants à des étudiants, dans une ambiance non stigmatisante, tous les jours, qu'ils pleuve ou qu'il vente, pendant les vacances scolaires, les jours fériés... Nous avons déployé une logistique solidaire pour assurer la distribution d'un million de repas chaque année. Grâce à nos partenaires, la solution fonctionne et se déploie aujourd'hui à Bordeaux, à Reims et dans d'autres villes.
Ici les bénévoles ne baissent jamais les bras. Et nous avons besoin de vous ! Car tous les jours nous voyons de nouveaux venus, tous les jours nous constatons sur le terrain les effets cumulés de la crise sanitaire et de l'inflation, tous les jours nous mesurons le sort réservé à la jeunesse. les familles durement touchées par la crise ne peuvent plus aider leurs enfants en plein apprentissage. La génération qui a eu 20 ans en 2020 ne baisse pas les bras, elle se bat et elle a besoin de vous.
En attendant la réponse d'ampleur qui devrait venir du gouvernement, nous assurons ce filet de sécurité indispensable. Nous avons le sourire et la détermination, la fougue et la passion, l'ambition d'une vie plus juste.
Rejoignez-nous, aidez-nous, votre soutien est indispensable !
Merci Winter Productions pour la vidéo !
Aujourd’hui, la moitié d’une classe d'âge accède à l’enseignement supérieur (contre 6% dans les années 1960) et cette démocratisation se conjugue à une paupérisation inquiétante : les nouveaux entrants à l’Université, venant de familles modestes et des classes moyennes, se débattent aujourd’hui pour obtenir leur diplôme. Leurs petits boulots à côté des études n’y suffisent pas ; les aides sociales sont insuffisantes et mal configurées mais aussi ignorées ; leur santé comme leurs loisirs sont sacrifiés.
Ce temps particulier des études, où l’on devrait pouvoir parfaire une formation, s’ouvrir à de nouveaux univers avant de déterminer un choix professionnel, cheminer tranquillement dans les débuts de la vie d’adulte, ce temps est sacrifié, effacé par la précarité économique et l’isolement. L’un des résultats les plus inquiétants de cette étude résulte du nombre d’étudiants, 20%, qui ont arrêté ou
envisagent d’arrêter leurs études. Le pays tout entier se priverait ainsi d’une génération prête à se former mais dont les premiers pas dans la vie active, sous les effets cumulés du Covid et de l’inflation, sont guidés par l’apprentissage de la pauvreté, l’entrée en misère. Qui pourrait s’en satisfaire? Qui peut même s’y habituer?
Les files d’attente n’ont cessé d’augmenter depuis trois ans et les bénévoles étudiants, eux-mêmes bénéficiaires, sont présents, chaque soir, pour distribuer sourires et colis, en déstigmatisant l’aide. De fait, s’est imposée dans le pays une nouvelle catégorie de « précaires » qui émeut de moins en moins, comme si on s’était habitués à l’inadmissible. Et si, derrière Linkee, première association d’aide alimentaire aux étudiants en France, de nombreuses initiatives ont fleuri dans le monde étudiant, elles sont aussi menacées par l’inflation et la faiblesse des financements publics et privés. Nous avons tous, étudiants et actifs, jeunes et retraités, une responsabilité commune, un sentiment d’indignation à garder intact, une mobilisation à préserver. Ce filet de sécurité que représentent les colis alimentaires frais et équilibrés donnés aux étudiants précaires doit rester ce qu’il est : efficace, massif et, autant que possible, éphémère.
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