Précarités étudiantes : 2 ans après, rien n’a changé
Octobre 2022
En Octobre 2020, les filles d’attente étudiantes pour accéder à l’aide alimentaire avaient choqué l’opinion publique en France et au delà des frontières hexagonales : elles révélaient la violente précarisation des jeunes du fait de la crise du Covid, leur isolement, leurs condition de vie misérables et leur désarroi dans un pays qui s’enorgueillit de préparer l’avenir.
Deux ans après, le constat que nous avons dressé est toujours d’actualité. Pire, de nouveaux étudiants sont venus grossir les rangs des distributions organisées chaque jours par l’association Linkee dans plusieurs villes en France.
La situation d’aujourd’hui est donc tout aussi alarmante qu’il y a deux ans : les étudiants qui viennent à ces distributions n’ont pas les moyens d’étudier et peuvent à tout moment basculer de l’extrême précarité à l’abandon. La précarité des étudiants et derrière eux de l’ensemble des jeunes, est structurelle, persistante, comme ancrée dans notre quotidien. Elle doit faire honte à toute la société.
Ce constat, corroboré par toutes les études récemment parues, n’est pas amer ni désabusé. Il est un signal d’alarme autant qu’un ferment de mobilisation pour tous nos partenaires. L’action quotidienne de tous les bénévoles étudiants qui aident leurs pairs lors de nos distributions assure un filet de sécurité indispensable et apprécié. Nous avons ainsi distribué plus de 800 000 repas en un an, comme l’année dernière. Mais jusqu’à quand ? Nous aimerions que la réalité que nous vivons chaque jour alerte les pouvoirs publics et nourrisse un plan d’action national à la hauteur de la situation.
En 2022, à l’aube d’une nouvelle rentrée universitaire, alors que la France a connu une reprise économique, dans un cadre de vie décloisonné, les conditions de vie des étudiants se sont-elles améliorées ? Cette nouvelle étude, menée auprès de 3769 étudiants ayant bénéficié de l’aide alimentaire mise en place par Linkee, suit l’évolution de la précarité étudiante post-Covid et montre les difficultés de tous ordres qu’ils rencontrent aujourd’hui. Elle dresse une fois encore le portrait d’une jeunesse étudiante fragilisée par des conditions de vie dramatiques, qui peine à se projeter sereinement dans l’avenir.